Tigrane

LES ESSENOMES

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Fiction ou réalité. Tel un flot continu sans fin ni commencement, l’histoire des Essenomes, au cœur de l’œuvre de Tigrane, nous plonge à travers l’Art et la création, dans une dimension où imaginaire et réalité sont intimement liés.

Au cours de leurs voyages, les Essenomes essaiment autour de la planète et véhiculent ce qui est inscrit dans la profondeur de leurs mémoires.

C’est leur devenir.

Lors de leurs migrations pacifiques, ils sont porteurs de toutes les cultures.

Elles ne s’opposent pas, elles cohabitent.

Leurs générations se croisent au fil du temps, leur royaume s’étend au delà du réel.

Leur communauté est planétaire. Partout, ils tissent des liens émotionnels et de véritables réseaux se créent autour de leur genèse.

Le spectateur est invité à découvrir un mythe contemporain au carrefour des cultures d’hier et d’aujourd’hui. Entre mémoire profonde et vision prospective.


Au travers des Essenomes, Tigrane manifeste l’importance que revêt la notion de «lien», de «communauté» et de «réseau» aujourd’hui, en réponse paradoxale à l’individualisme grandissant des sociétés consuméristes modernes. Car si les Essenomes sont une tribu, au sein de laquelle l’artiste tisse des liens filiaux, d’autres parentés se créent entre l’Essenome et son hôte, entre les hôtes d’Essenomes dans le monde.

« Sa tribu des Essenomes, née à l’atelier d’un Roi et d’une Reine, serait la matrice d’origine à la fois d’un peuple en migration créant la forme même du travail de l’artiste. Cette communauté presqu’humaine ne prendra sens que dans son essaimage qui n’aura pour but non un sens, mais le hasard qui définira son parcours. Employons ici une métaphore pour en comprendre son développement qui s’étend et se régénère à la manière d’un torrent, qui suit la pente naturelle du terrain où il va se développer, se saisissant de tous les obstacles qu’il rencontrera et qui, grâce à sa fluidité, en tracera sa ligne par ses écarts, ses digressions, ses ratés pour continuer sans heurt son chemin, sans qu’aucune décision, ni  qu’aucune volonté, ne soient prises, excepté celles de se laisser couler. Serait-ce ainsi que l’artiste en vient à ses portraits par un cheminement non déjà tracé, quasi «naturellement», selon une logique propre bien qu’elle puisse paraître irrationnelle? »

Evelyne Artaud

Critique d’Art